L’Eglise évangélique de Meyrin fête ses 60 ans cette année. C’est peu, comparé à quelques vieilles "dames" parmi nos Eglises, qui en ont 200 ou plus… Mais c’est déjà plus de deux générations, dans un monde qui change vite.
La fête aura lieu durant le week-end des 23 et 24 septembre. Une soirée de louange et de reconnaissance se déroulera le samedi soir. Le dimanche matin, un culte de reconnaissance aura lieu dans la chapelle. Il sera suivi d’un apéritif dînatoire (sur inscription) dans la salle communale voisine. La communauté accueille avec plaisir toutes celles et tous ceux qui souhaitent la rejoindre.
Manifester sa présence « dans la cité »
L’Eglise désire aussi manifester sa présence « dans la cité » en organisant une journée spéciale le samedi 16 septembre, sur la Campagne-Charnaux, la place où se tiennent les grandes manifestations de la commune. Préparée par une équipe jeune et dynamique, cette journée proposera une fête des familles l’après-midi, avec des activités multiples et un lieu de rencontre pour celles et ceux qui voudraient poser des questions. En soirée, un concert « orienté jeunes » sera donné par un rappeur et une rappeuse.
Ce désir d’offrir une « présence dans la cité », sous des formes renouvelées, est un héritage des audacieux pionniers qui ont lancé l’Eglise évangélique de Meyrin en 1963. Ceux-ci venaient d’une petite communauté campagnarde, fondée en 1900 autour d’un groupe de paysans de la région. Pour eux, l’Eglise évangélique de La Pélisserie, au centre de Genève, aurait été le point d’attache normal. Mais ce lieu était trop éloigné. Ils se sont donc réunis dans une ferme, à Colovrex, à l’extrémité de la piste de l’aéroport.
Dans les années 1960, avec l’allongement de la piste, l’assemblée doit déménager. Tandis que certains chrétiens trouvent refuge dans le village voisin de Genthod, un appel arrive depuis l’autre côté de la piste : la nouvelle cité-satellite de Meyrin sort de terre à toute vitesse. Elle se trouve à deux pas du Centre européen de recherche nucléaire (CERN) qui est lui-même en plein développement. C’est là qu’il faut être !
Tournant majeur
Francis Dufour, un membre du groupe de Colovrex habitant Meyrin, avec quelques responsables de la communauté de Colovrex, prend contact avec le pasteur Lacroix, envoyé par l’Eglise réformée de Genève pour un ministère d’évangélisation dans la cité-satellite de Meyrin. Ils se lancent ensemble dans un projet de « communauté protestante » qui regrouperait la paroisse réformée et l’assemblée évangélique, mais conserverait à chaque communauté ses activités propres. Un peu trop ambitieux, ce projet ne dure que quelques années.
Mais le mouvement est lancé. Et bientôt, quand les paroisses réformée et catholique construisent ensemble le Centre paroissial œcuménique de Meyrin dans la cité-satellite, c’est-à-dire « deux églises sous le même toit », l’Eglise évangélique entre dans la danse d’un œcuménisme à trois communautés, et à géométrie variable.
C’est ainsi que la paroisse réformée et l’Eglise évangélique partagent leurs cultes chaque été, en échangeant lieux et prédicateurs durant huit dimanches. Aux Rameaux et à Noël, les trois communautés catholique, évangélique et réformée organisent des célébrations communes, avec une cène et une eucharistie commune, ce qui est tout à fait exceptionnel pour les catholiques.
Cet œcuménisme ne va pas de soi. Il est le résultat d’une volonté commune – à renouveler lors de chaque changement de ministre – et d’un long et patient travail de réflexion théologique, mené en commun durant de nombreuses années. Ce travail se prolonge lors de journées spirituelles bisannuelles très constructives. D’ailleurs, la prochaine aura lieu le 30 septembre prochain, avec la théologienne et docteur en histoire des religions Valérie Duval-Poujol, sur le thème : « La Bible, frein ou moteur à l’œcuménisme ? »
Ouverture aux Eglises et à la société
Au-delà de cette ouverture très enrichissante aux autres Eglises, c’est le témoignage dans la cité et l’ouverture à la société qui sont le véritable enjeu. Pratiquer cela ensemble ouvre des portes et contribue à créer un climat de confiance qui permet, depuis 60 ans, d’organiser des manifestations publiques et d’être présents dans diverses activités organisées dans la commune : activités pour les jeunes, les aînés, les migrants, le vivre-ensemble – ce que cherche à promouvoir tout particulièrement cette commune aux plus de 100 nationalités.
Cependant, les communautés doivent continuer de faire preuve d’inventivité, car ce qui a été très utile à une certaine époque n’a peut-être plus la même pertinence aujourd’hui – sinon la garderie La Framboise, initiée modestement il y a 37 ans, et qui constitue maintenant un service apprécié de tout le voisinage. Les idées ne manquent pas ; ce sont parfois les forces qui font défaut. L’Eglise évangélique de Meyrin désire répondre aux préoccupations personnelles et sociétales de nos contemporains, en étant témoin de l’espérance chrétienne.
Site internet de l’Eglise évangélique de Meyrin : www.eemeyrin.ch