Les minorités chrétiennes toujours plus sous pression dans le monde

mardi 24 août 2021

A l’occasion de la Journée internationale des victimes de violences à caractère religieux, décrétée dimanche 22 août par l’ONU, une manifestation s’est tenue à Berne. Pour dénoncer une persécution en hausse dans le monde et notamment à l’égard des chrétiens.

Photo: Illia« Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. » Cet article de la Déclaration universelle des Droits humains est de plus en plus bafoué. Et statistiquement, ce sont les chrétiens qui se trouvent le plus souvent dans la cible de violences. C’est ce qu’ont mis en avant samedi 21 août des manifestants sur la Münsterplatz à Berne. Ils étaient tous vêtus de noir, et ont dressé des croix en bois à la mémoire de ces victimes religieuses. Ils ont également déroulé à même le sol un large ruban avec le nom de personnes assassinées à cause de leur foi. Leur but : attirer l’attention du gouvernement suisse et de la communauté internationale sur la liberté de religion qui n’a donc jamais, selon eux, été aussi menacée qu’aujourd’hui et notamment au Sahel.

Faillite de certains Etats

A regarder des données chiffrées et selon l’index mondial de persécution de l’ONG Portes Ouvertes, le nombre de chrétiens tués à cause de leur foi est passé de 2'983 (index 2020 ndlr) à 4'761 (index 2021 ndlr), dont 3'530 au Nigéria. Selon Illia Djadi, spécialiste de la région sahélienne pour l’ONG et qui était sur place à Berne, cette hausse s’explique d’une part par la fragilité de certains Etats, voire leur faillite. « La nature a horreur du vide : les groupes criminels prennent la place. » Cet homme originaire du Niger parle d’ailleurs volontiers d’un « Sahelinistan » pour parler du Nigéria et de ses pays voisins où sévit le groupe terroriste islamiste Boko Haram. Il fait donc un parallèle avec l’Afghanistan. D’après lui, il y règne la même idéologie et la même violence. Il met d’autre part à l’index le trafic de la drogue, produite dans les campagnes afghanes, mais qui transite par le Sahel. Pour lui, ce commerce et le djihadisme sont étroitement liés et génère des sociétés de banditisme organisé.

Pourquoi massacrer les chrétiens ?

Et si les chrétiens sont le plus persécutés, c’est parce que cela fait partie de l’idéologie de ces combattants islamistes qui ont développé une haine anti-élites mais aussi anti-occidentale. Pour Illia Djadi, leur but a toujours été d’instaurer un califat. Rien d’étonnant dès lors qu’ils procèdent au massacre des minorités comme les chrétiens, mais aussi des musulmans modérés, voire simplement de celles et ceux qui ne collaborent pas.

Gabrielle Desarzens

Une chronique à écouter ici

 

Image principale : Schweizerische Evangelische Allianz
Image dans le texte: Illia 

Publicité

Journal Vivre

Opinion

Opinion

Agenda

Événements suivants

myfreelife.ch

  • Pour les Terraz et les Félix, des choix porteurs de vie

    Ven 22 septembre 2023

    Abandonner la voiture et emménager dans une coopérative d’habitation ?... Deux couples de l’Eglise évangélique (FREE) de Meyrin ont fait ces choix qu’ils estiment porteurs de vie. « Le rythme plus lent du vélo a vraiment du sens pour moi », témoigne Thiéry Terraz, qui travaille pour l’antenne genevoise de Jeunesse en mission. « Je trouve dans le partage avec mes voisins ce que je veux vivre dans ma foi », lui fait écho Lorraine Félix, enseignante. Rencontres croisées. [Cet article a d'abord été publié dans Vivre (www.vivre.ch), le journal de la Fédération romande d'Eglises évangéliques.]

  • Vivian, une flamme d’espoir à Arusha

    Jeu 15 juin 2023

    Vivian symbolise l’espoir pour tous ceux que la vie malmène. Aujourd’hui, cette trentenaire tanzanienne collabore comme assistante de direction au siège de Compassion à Arusha, en Tanzanie. Mais son parcours de vie avait bien mal débuté… Nous avons rencontré Vivian au bureau suisse de l’ONG à Yverdon, lors de sa visite en mars dernier. Témoignage.

  • Une expérience tchadienne « qui ouvre les yeux »

    Ven 20 janvier 2023

    Elle a 19 ans, étudie la psychologie à l’Université de Lausanne, et vient de faire un mois de bénévolat auprès de jeunes de la rue à N’Djaména. Tamara Furter, de l’Eglise évangélique La Chapelle (FREE) au Brassus, a découvert que l’on peut être fort et joyeux dans la précarité.

  • « Oui, la relève de l’Eglise passe par les femmes »

    Ven 16 septembre 2022

    Nel Berner, 52 ans, est dans la dernière ligne droite de ses études en théologie à la HET-PRO. Pour elle, la Bible est favorable au ministère féminin. Et les communautés doivent reconnaître avoir besoin tant d’hommes que de femmes à leur tête.

eglisesfree.ch

eglise-numerique.org

point-theo.com

Suivez-nous sur les réseaux sociaux !