La journaliste Gabrielle Desarzens est, à 40%, au bénéfice d’une Convention qui lie la Fédération romande d’Eglises évangéliques (FREE) et Médias-pro, le département chargé de la gestion des médias au nom des Eglises réformées de Suisse romande. Signée pour la première fois en 2009, ladite Convention a été reconduite mardi 22 juin pour deux ans avec, comme signataires, Philippe Thueler, secrétaire général de la FREE, Michel Kocher, directeur de Médias-pro, Jean-Baptiste Lipp, directeur de la Conférences des Eglises Réformées romandes (CER), et deux membres de la Commission d’experts (Comex) Isabelle Ott-Baechler et Pierre-André Léchot. A l’occasion de la séance organisée dans les locaux de la RTS à Lausanne, la pertinence du travail de la journaliste a été à nouveau saluée par tous les membres présents qui l’ont remerciée pour son engagement.
- Gabrielle Desarzens, cette Convention est reconduite tous les deux ans. Qu’avez-vous vécu de marquant ces deux dernières années ?
J’ai d’abord été nommée productrice de Hautes Fréquences, l’émission phare de RTSreligion sur La Première. Et je suis, pour ce poste, engagée et par Cath-info et par Médias-pro, ce qui signifie une belle reconnaissance de mon travail par les deux partenaires du service public. J’ai ensuite obtenu le Prix catholique des médias 2020 pour un reportage en Bosnie-Herzégovine auprès des migrants qui ne parviennent pas à franchir la frontière européenne. Et enfin, mon temps de travail a été augmenté de 10% par Médias-pro, ce qui signifie que je travaille aujourd’hui à 80% en radio, en étant payée à parité par réformés et catholiques d’un côté, et évangéliques de l’autre, même si, bien entendu, pas aux mêmes barèmes. Je crois qu’il s’agit là des trois faits marquants de ces deux dernières années, sans oublier les personnes que je rencontre et les thèmes que je traite qui, pratiquement à chaque fois, m’interpellent.
- Qu’est-ce qui vous réjouit encore dans votre travail ?
Les rencontres, justement. Et ce travail de passeur que j’effectue entre la parole qui m’est confiée et le grand public. J’espère toujours « donner à penser » à un maximum d’auditeurs, c’est-à-dire battre en brèche les a priori et donner des clés de lecture et de compréhension. Que ce soit en parlant par exemple de groupes d’hommes qui ont l’habitude de se réunir entre eux avec à chaque fois un moment de prières, ou en racontant le travail d’une aumônière de rue qui s’occupe des personnes particulièrement cabossées par la vie. J’essaie d’être délicate dans mon approche de l’autre dans un métier qui ne va pas de soi : j’ai par exemple récemment discuté pendant plus d’une heure avec un essayiste pour ne garder au final qu’une vingtaine de minutes pour la diffusion. La personne en question avait des propos qui se bousculaient… Il m’a fallu réorganiser tout en mettant en avant le cœur de son propos !
- Comment voyez-vous les deux prochaines années ?
J’espère participer à sauvegarder l’intelligence collective avec laquelle on travaille à RTSreligion en avalisant ensemble les sujets. L’équipe s’est passablement renouvelée ces derniers mois et nous travaillons sur deux magazines, Hautes Fréquences et Babel, sur une chronique hebdomadaire, sur les célébrations cultuelles du dimanche matin… et nous devons ajouter à cette panoplie le multimédia aujourd’hui, avec vidéos et podcasts. C’est parfois difficile de « sauter » d’un produit à l’autre avec la même implication. Pouvoir échanger entre nous, partager nos doutes, nos envies, nos craintes, me semble plus que jamais précieux et nécessaire. C’est ce défi là qu’il va nous falloir relever en priorité, il me semble, pour pouvoir continuer à faire du bon travail et à être, parfois, de vrais vecteurs de la Bonne Nouvelle qui est pour moi un souffle de vie.
Propos recueillis par Philippe Thueler